Il y a des technologies dont la fin est prédite chaque semaine par tous les aficionados de l’informatique. Parfois qualifié de dinosaure et critiqué pour sa complexité ou sa lourdeur, l’ERP est-il destiné à un avenir funeste ou est-il, à l’instar du phénix, entré dans un nouveau cycle ?
L’ERP et l’entreprise, réticents aux changements ?
Entre les déploiements retardés et l’expérience des utilisateurs souvent perfectible, l’ERP possède une réputation souvent peu flatteuse auprès des entreprises et de leurs collaborateurs.
Usine à gaz, dinosaure… nous vous en passons et des meilleures ! Il faut dire qu’en moyenne le cycle de vie d’un ERP en entreprise est de 10 ans. La question subsidiaire est évidemment « un logiciel peut-il vraiment anticiper une décennie d’évolution qu’elles soient technologiques ou propres à l’entreprise ? ». Il n’y a pas de bonne réponse à cette interrogation mais nous ne pouvons que constater que les ERP souffrent d’une certaine inertie.
Les entreprises ont aussi considérablement évolué dans leur manière d’intégrer les innovations. Jusqu’à présent elles étaient des early-adopters et les technologies qu’elles utilisaient finissaient par inonder le grand public. Aujourd’hui, les rôles se sont inversés et les entreprises sont plus réticentes à intégrer des nouveautés ; comme les tablettes ou le cloud computing qui remettent en question la sécurisation des données mais aussi la structure même de l’entreprise. L’ERP étant mis en place par la direction générale et informatique, il accuse un train de retard face à des collaborateurs exigeants.
Mais nos entreprises ont aussi connu de profonds changements structurels ces dix dernières années. Avec l’arrivée des supports mobiles, des réseaux sociaux et du cloud, l’entreprise s’est décloisonnée et ses besoins ne sont plus les mêmes ; à l’image des fameux Réseaux Sociaux d’Entreprise (RSE) ou encore du télétravail. Elles se sont ouvertes vers l’extérieur, vers leurs fournisseurs, partenaires et clients.
Parallèlement, le marché des ERP a connu plusieurs points de rupture : la concurrence, l’arrivée de solutions Opensource, le cloud, les réseaux sociaux, les solutions mono-produits… Alors oui, les ERP sont des systèmes complexes nécessitant un temps d’adaptation aux innovations. Mais ce temps est nécessaire pour que ces technologies atteignent une maturité suffisante.
L’ERP comme nous le connaissons n’est-il pas déjà entrain d’évoluer ?
Lorsque l’on regarde de plus près les dernières annonces des professionnels du logiciel, nous retrouvons quelques grandes tendances :
- le déploiement en cloud : hybride, privé ou encore public
- la mise en place d’outils sociaux et/ou collaboratifs
- la refonte des Interfaces d’accueil (IA) : flat design, optimisation du feedback, ajout de widgets…
- ouverture du noyau technique avec des API (interface de développement)
Il serait – c’est certain - tentant de penser que l’ERP, un outil complexe et coûteux, n’est plus adapté aux entreprises qu’il accompagne depuis près de 30 ans. Faute à la crise économique et au besoin de réactivité des entreprises. Mais ce serait oublier tous les bienfaits qu’apporte l’ERP à une organisation : structuration des processus, centralisation des informations, aide au décisionnel, pilotage plus fin de l’entreprise…
Les éditeurs de logiciels de gestion ont su se remettre en question mais il en est de même pour les entreprises. La conduite du changement n’est plus négligée par les entreprises. Ainsi les projets de renouvellement d’ERP sont mieux maîtrisés et les produits installés plus adaptés à leurs besoins.
En conclusion, il est vrai que les ERP déployés connaissent aujourd’hui une certaine inertie face à l’adoption de nouvelles technologies par le grand public. Mais ce retard est à l’image du besoin des entreprises de maîtriser ces nouveautés avant de les intégrer à leur quotidien. Au contraire, les éditeurs de logiciels sont désormais moteur sur l’intégration de nouvelles technologies ; à l’image de la mobilité ou même de serious game.